Mohammad Rosulf, lauréat de l’Ours d’or de Berlin 2020 pour “Il n’y a pas de mal”, a été temporairement libéré de la prison d’Evine à Téhéran après son arrestation en juillet dernier pour avoir critiqué le gouvernement sur les réseaux sociaux.
Rasoulof, 50 ans, a été emprisonné le 8 juillet après avoir publié un appel appelant les forces de sécurité iraniennes à cesser d’utiliser des armes lors des manifestations de mai après l’effondrement d’un immeuble dans la ville d’Abdan, dans le sud-ouest du pays. Il a maintenant été libéré pour raisons de santé et se trouve chez lui, selon plusieurs informations confirmées par des sources locales.
Cependant, on ne sait pas combien de temps Russulf restera libre même s’il est officiellement libéré.
“La détention de mon client a été suspendue pour deux semaines pour des raisons de santé”, a déclaré l’avocate du réalisateur, Miriam Kianarci, à l’AFP, ajoutant qu’il avait été “libéré samedi”.
Le journal iranien Sharq, la principale publication réformiste iranienne, a rapporté que Rasoulf avait été libéré de prison mais n’a pas fourni d’autres informations.
La libération provisoire probable de Rasoulf a eu lieu plus tôt ce mois-ci par son collègue cinéaste respecté Zafar Panahi, son ami proche, qui a été libéré de la prison d’Evin à Téhéran le 3 février après avoir annoncé qu’il entamait une grève de la faim. Panahi est en liberté sous caution et son cas sera réexaminé en mars.
Rasoulf est l’un des réalisateurs iraniens les plus en vue, bien qu’aucun de ses films n’ait été projeté en Iran, où ils sont interdits. En 2011, l’année où il a remporté deux prix à Cannes avec son “Au revoir” sur le thème de la censure, il a été condamné avec Panahi à six ans de prison et à 20 ans d’interdiction de faire des films pour propagande anti-régime. Sa peine a ensuite été suspendue et il a été libéré sous caution. En 2017, les autorités iraniennes ont saisi le passeport de Rasoulf après son retour du Festival du film de Telluride où son “Un homme d’intégrité” sur la corruption et l’injustice en Iran a été projeté.
En 2020, Rasoulf n’a pas été autorisé à se rendre à Berlin par les autorités iraniennes. Cette année-là, la fille du réalisateur, Baran Russulf, qui a joué dans “Il n’y a pas de mal”, a décroché son Ours d’or.