Mercredi, des mots durs du principal actionnaire de Credit Suisse Group AG se sont répandus comme une traînée de poudre sur les marchés mondiaux.
Lorsqu’on lui a demandé si la Banque nationale saoudienne était ouverte à de nouvelles injections de liquidités, le président Ammar Al Khudairi a répondu : “Absolument pas”. C’était un rappel de la situation incertaine à laquelle était confrontée la banque suisse dont le PDG, Ulrich Koerner, tentait de redonner confiance aux investisseurs en pointant des signes d’amélioration de son activité.
Les actions du Credit Suisse ont chuté de 31%, lors de la plus grande vente en une journée jamais enregistrée, avant de réduire la baisse. Ses obligations sont tombées à des niveaux qui signalent une crise financière plus profonde, les titres échéant en 2026 passant de 17,75 cents le dollar à 70 cents à New York. Cela place leur rendement à environ 20 points de pourcentage au-dessus des bons du Trésor américain, selon Treas.
Pour les investisseurs mondiaux, malgré l’effondrement rapide de trois banques régionales américaines, la crise croissante du Credit Suisse a fourni une nouvelle raison de vendre des actifs risqués et de rechercher la sécurité des obligations d’État. Les indices de référence en Europe ont augmenté de plus de 2 % et le S&P 500 a perdu 1,2 %. Les obligations à court terme allemandes et les bons du Trésor ont augmenté, réduisant leurs rendements de plus de 40 points de base.
“Les marchés sont très sensibles aux flux de nouvelles négatives après la surprise de la disparition d’une banque américaine du jour au lendemain”, a déclaré François Lavière, responsable de la stratégie de crédit financier chez Lazard Freires Gestion. “Dans un contexte où le sentiment du marché est déjà faible, il ne faut pas grand-chose pour l’affaiblir davantage.”
Société Générale SA, BNP Paribas SA et Banco de Sabadell SA ont chuté de plus de 10%, entraînant le déclin du Stoxx 600. Parmi les banques européennes, une valeur de marché combinée de 60 milliards de dollars a été anéantie mercredi.
Le PDG Koerner a souligné mardi le ratio de couverture des liquidités de l’entreprise, qui indiquait que la banque pouvait gérer plus d’un mois de fortes sorties de fonds en période de crise. Il a déclaré que la société avait vu des flux lundi au milieu de la volatilité du marché et était en avance sur son plan de redressement. Une porte-parole de la banque a refusé de commenter lorsqu’elle a été contactée par Bloomberg News.
La Banque centrale européenne a contacté les banques sous sa surveillance pour les interroger sur leur conflit avec le prêteur suisse Credit Suisse, ont indiqué deux sources. Reuter.