PARIS – Un grand jour est arrivé pour la lycéenne française Elisa Phares. A 17 ans, il participe à sa première manifestation.
Dans un pays où la révolution de 1789 a enseigné au monde la main-d’œuvre – et un pays à nouveau bouillonnant de rage contre ses dirigeants – passer de spectateur à manifestant est une coutume vieille d’une génération. Phares a l’air à la fois excité et nerveux alors qu’il se prépare à descendre dans les rues de Paris où, pendant des siècles, les gens ont de la même façon défié l’autorité et déclaré : “Non !”
Deux amis, pas plus âgés que 18 ans mais déjà des vétérans de la manifestation, dont les parents les ont emmenés aux manifestations lorsqu’ils étaient enfants, montrent les ficelles du métier à Fares. Ils ont produit des gouttes pour les yeux et des masques à gaz au cas où la police tirerait des gaz lacrymogènes – comme ils l’ont fait à plusieurs reprises ces dernières semaines.
“Les Français sont connus pour se battre et nous nous battrons”, a déclaré un ami, Colin Marioneau, également âgé de 17 ans. “Ma mère assiste à de nombreuses manifestations … elle dit que si vous avez quelque chose à dire, vous devriez protester.”
Pour le président français Emmanuel Macron, la détermination de leurs jeunes visages ne fait qu’annoncer une aggravation de la crise. Son gouvernement a déclenché une tempête de colère avec des réformes impopulaires des retraites qu’il a fait passer au parlement et qui ont notamment fait passer l’âge légal de la retraite de 62 à 64 ans.
Non seulement ses adversaires sont furieux à l’idée de travailler plus longtemps, mais aussi à la façon dont Macron l’impose, ses adversaires sont passés en mode désobéissance totale. Ils font grève et manifestent régulièrement et menacent de rendre son deuxième et dernier mandat présidentiel encore plus difficile que le premier. Il a également été secoué par des mois de protestations – souvent violentes – des soi-disant militants des gilets jaunes contre l’injustice sociale.
Fares, une manifestante pour la première fois, a déclaré que sa mère était contre sa venue dans la rue, mais lui a maintenant donné sa bénédiction.
“Il a dit que si je voulais me battre, il ne m’arrêterait pas”, raconte l’adolescent
Les critiques ont accusé Macron de gouverner efficacement par décret, le comparant aux anciens monarques français. Leur règne se termine mal : à la Révolution française, le roi Louis XVI est guillotiné. Il n’y a aucun danger que cela se produise avec Macron. Mais barricadant le parlement et rivalisant dans les rues avec les ordures non ramassées par les grévistes, il reçoit une fois de plus une dure leçon sur le pouvoir du peuple français. Slogan nouvellement défilé à Paris référence 1789.